Depuis toujours, le merle est associé au Royal Uccle Sport (RUS). Il fait partie de l’identité du club et est d’ailleurs repris sur son logo.

En effet, inchangé depuis des décennies, aux couleurs blanches et bleues de la commune d’Uccle, le logo représente un merle reposant sur un stick, une balle de tennis dans le bec, arborant fièrement le « V » du club.

Cet emblème est connu par tous les hockeyeurs belges mais aussi par les hockeyeurs étrangers. En effet, quand le RUS participait avec ses équipes féminines et masculines aux championnats européens, un fanion sur lequel il figurait, était échangé avec les autres clubs participants.

La question que l’on peut légitimement se poser est pourquoi le merle est-il devenu le symbole du RUS ? Il existe plusieurs traditions expliquant le choix de ce sympathique compagnon.

Tout d’abord une tradition orale rapporte que le jour de l’inauguration du chalet (c’est ainsi qu’à Uccle Sport on appelait le club-house), un merle malicieux se posa sur le toit et y resta un long moment à regarder les convives. Les membres du club décidèrent de prendre pour emblème cet oiseau qui pullulait à l’époque dans le quartier du Merlo, fort peu construit.

Une autre tradition nous enseigne que le terme merlo se rapporte à l’appellation de la vieille ferme “De Merelaen” installée à cet endroit depuis 1562. A cette époque, Merelaen est aussi le nom populaire du merle noir. Le nom viendrait donc de la déformation successive de Merelaen en « Mierlo » jusqu’à devenir le Merlo. La racine commune de tous ces mots viendrait, du latin, « merula », signifiant le merle.

Une autre explication fait remonter le terme « merlo» de « mierlo », terme issu du patois flamand « mier » qui signifie marais et « lo » qui signifie lieu.

Enfin, une dernière version relie le nom de merlo à « la Brasserie du Merlo » qui produisait des Gueuzes et des Lambics. On retrouve sur un plan de 1858 à l’intersection avec l’actuelle Chaussée de Neerstalle l’indication Brasserie Den Merloo ainsi que le moulin Terven molen. Merlo serait alors une altération de Melaer, nom des premiers propriétaires de la Brasserie.

Une girouette, représentant un merle un peu ventripotent d’un mètre de haut, était placée sur la haute cheminée de la brasserie. Elle surveillait déjà du haut de son perchoir attentivement les activités naissantes des sportifs ucclois qui en firent immédiatement leur fétiche.

Ce merle avait été réalisé par De Broyer qui l’avait découpé dans une plaque en cuivre, aux environs de 1894. Au début de la Grande Guerre, le volatile fut recouvert de peinture noire afin de le cacher aux Allemands qui réquisitionnaient les métaux.

La brasserie fut ensuite rachetée par la commune et la cheminée qui servait de support au merle fut détruite.

Mais le drame fut évité parce que les dirigeants du club purent heureusement se porter acquéreurs de cette pièce de folklore. L’histoire du volatile ne serait pas complète s’il ne vous était pas conté que les anciens propriétaires, très touchés par le geste, adressèrent au comité du club une gentille lettre de remerciements et surtout, un chèque, qui permit d’édifier un socle pour le placer devant le club-house. Le merle reprit ainsi son service et devint, la mascotte, l’emblème et le porte-bonheur du club, surveillant attentivement les résultats.

Ce merle a tout vécu, la seconde guerre mondiale mais aussi les pluies, neiges, canicules, etc. Cependant le plus grand danger qui a contraint les membres du club à le descendre de son socle fut son propre poids. En 1955, comme le vent faisait dangereusement tanguer le volatile, il fut descendu de son perchoir et on lui moula un corps plus galbé et allégé pour lui permettre d’affronter les grands vents. Il fut ensuite replacé sur son perchoir devant le club-house au début de l’allée des cerisiers qui reliait à l’époque le chalet (club-house) au parking.

Il finit par redescendre de son perchoir en 2014 à cause de la destruction du chalet et des anciennes infrastructures.

Les dirigeants lui trouvèrent un nouvel emplacement en 2015 juste devant le nouveau club-house. Le « Merle » fait toujours office aujourd’hui de porte-bonheur et continue à veiller sur la destinée du club.

Son emplacement actuel l’empêche de voir ce qui se passe sur le second terrain, mais il rattrape ce qu’il a manqué en écoutant les échos de la troisième mi-temps.