Uccle Sport est né dans l’esprit de ses créateurs en 1907

Des tennismen notamment les Bruyns et les Lacroix, conçoivent la création d’un club de tennis sur les plaines du Merlo. Un an plus tard, lors de l’inauguration officielle, le club dispose de 4 terrains et d’un local (vestiaire et buvette) situé en face dans l’ancienne Brasserie du Merlo.  La 1re guerre mondiale vient interrompre les activités en grande partie.

En 1924, le club se dote enfin d’un chalet en bois, rudimentaire, le long de la chaussée de Neerstalle, qu’il faut partager avec le club de football voisin.

Quelques années plus tard, en 1929, les tennismen décident de se séparer du football.

Malgré la crise, des fonds sont réunis qui proviennent essentiellement des recettes des très nombreuses fêtes. Des baraquements de réemploi sont achetés, démontés et remontés en grande partie par les membres eux-mêmes, avec l’aide d’un charpentier. Ces baraquements constituent pendant très longtemps la base du club-house, tel que les plus anciens d’aujourd’hui l’ont connu jusqu’en 2015.

Création d'une section de hockey

Durant l’hiver les tennismen sont privés de loisirs et l’idée nait en 1930 de créer une section de hockey. Frans Bens et Joseph Muschs en sont les fondateurs. La section de hockey rejoint l’ARBH dès la saison 1930-1931.

Une seule équipe est inscrite en division 2. La section compte à l’époque 15 joueurs seulement. L’équipe arrive néanmoins à monter en première division puis en division supérieure dès la fin de la saison 1933-1934 (photo 1).

Une équipe dames voit le jour en 1931 (photo 2).

Le premier terrain est construit au début de la même année. Un deuxième terrain voit le jour en 1937 et, dans la foulée, le hockey et le tennis se séparent administrativement du football.

Teddy Van Beuren, publicitaire, qui est membre d’Uccle Sport, se charge d’imaginer l’équipement, bleu et blanc pour faire honneur à la commune d’Uccle. Un U doit orner la chemise mais est remplacé par un V plus esthétique.

Photo 1

Photo 2

Développement du club

Le développement du club est ensuite ralenti par la seconde guerre mondiale.

Le nombre de membres progresse lentement et, au début des années 50, le hockey féminin, qui jusqu’alors se développait peu, trouve de nouvelles adeptes.

L’équipe Messieurs, qui est redescendue en division 1, remonte en supérieure à la fin de la saison 50-51 au terme de laquelle l’Ordre des Merles est créé par Men Bruyns, capitaine de l’équipe de l’époque. Nous en reparlerons par ailleurs.

Il faut attendre 1957 pour que soit aménagé le terrain 3. Il est considéré à l’époque comme un des meilleurs de Belgique parce qu’il bénéficie d’un drainage naturel constitué par les caves de l’ancienne brasserie. En 1958, il devient le premier terrain éclairé de Belgique grâce à la récupération de poteaux d’éclairage de l’Expo 58, plus exactement ceux de la Belgique Joyeuse. Cet éclairage constitue une révolution pour le club qui peut organiser des entrainements et des rencontres nocturnes. Un 4e puis un 5e terrain gazon sont aménagés en 1959 et 1962.

Depuis sa création, le club vit sur ses fonds propres pour financer notamment ses projets. Il ne se tourne ni vers la commune, ni vers d’éventuels annonceurs publicitaires. Il a pour habitude de s’adresser aux membres pour bénéficier de soutiens financiers. Une grande tradition d’organisateur est déjà ancrée à Uccle. En 1955, le chalet est profondément rénové, grâce aux membres, à l’occasion du 25e anniversaire de la section hockey. Sous l’impulsion de Jo Bosmans et de Paul de Saedeleer, un fonds de réserve pour l’organisation de festivités est créé. Ce fonds est alimenté par des membres, qui portent le titre de « Pioneers », en souvenir des pionniers partis à la conquête de l’ouest américain.

Nous reviendrons aussi, dans un autre chapitre, sur l’ordre des Pioneers.

Une autre tradition festive uccloise, appelée « Barber Shop », est ramenée également des Etats-Unis par Paul De Saedeleer, en 1958. L’idée est de demander aux différentes équipes du club de participer à une sorte de compétition de petits numéros musicaux, à l’instar de ce qui se passait à l’arrivée des premiers colons aux USA dans les villages qui se créaient autour de commerces divers, y compris de barbiers.

Le premier « Barber Shop » est organisé au club en 1958, dans le chalet, et accueille plus de 250 spectateurs. Le dernier et 20e du nom, sur le thème de la Maison Bleue, a lieu dans le couvert de tennis en 2002 et réunit 600 spectateurs. Ce « dernier » épisode est une organisation gigantesque avec une véritable troupe et une installation scénique et sonore quasi professionnelle. Nous y reviendrons également.

En 1960, le club fête les 30 ans de la section de hockey. Un grand tournoi est organisé en présence de clubs belges et européens. Les formations féminines belges et allemandes disputent à cette occasion un match de gala.

Les années 60-90

Sous l’impulsion de Paul De Saedeleer les entrainements sont devenus une règle à Uccle, qui dispose de 5 terrains gazon et dont les équipes de jeunes commencent à rivaliser avec les meilleurs. Paul De Saedeleer entreprend aussi de recruter des jeunes filles, notamment au Lycée Français, pour étoffer les équipes féminines.

Après un championnat qui est annulé en 1962-63 en raison de conditions hivernales dantesques prolongées (on patina à glace sur le terrain 1 !!), Uccle connait en 63-64 la consécration suprême en messieurs (photos 3 et 3 bis), titre qu’il renouvelle en 1964-65 (photo 4).

Photo 3

Photo 3B

Photo 4

Un an plus tard l’épopée de l’équipe dames commence. Sous la houlette de Léon Van Eeckhout, elle remporte 21 titres nationaux consécutifs de 1966 à 1986 (photo 5) et aligne durant cette période une série de 93 victoires consécutives.

Un dernier titre est glané en 1989. Elle participe à 2 finales de la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1974 et 1984 et conquiert aussi une médaille de bronze dans cette compétition en 1975. Un autre chapitre leur sera évidemment entièrement consacré.

Photo 5

Durant toutes ces années Uccle intègre dans l’équipe fanion messieurs des jeunes formés au club (photo 6), tous des passionnés, qui avaient grandi ensemble, et, quand Uccle remporte son 3e titre national en 74-75 (photo 7), seul Guy Miserque, qui avait rejoint le club en 1969, n’avait pas fait toutes ses classes à Uccle.

L’équipe 1re gagne 12 championnats de Belgique, en 14 ans de 1974-75 à 1987, remporte 6 coupes de Belgique, et participe à 3 finales de la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1976, 1977 et 1984. A eux aussi nous consacrerons un chapitre entier.

Photo 6

Photo 7

Pour illustrer les succès ucclois durant toutes ces années 60,70 et 80 notons que 12 ucclois et uccloises obtiennent la récompense du stick d’or.

Tant les équipes messieurs que dames sont invitées à travers l’Europe pour y jouer des tournois prestigieux. Les Messieurs ont l’occasion d’être les invités d’honneur à un tournoi organisé en 1976 au Kazakhstan, lors d’un voyage inoubliable, qui les amena tant à Alma Ata qu’à Moscou où ils rencontrent notamment, sur un terrain synthétique couvert, l’équipe nationale russe. En mai 1984 ils ont l’honneur de rencontrer l’équipe nationale du Pakistan à Uccle. Cette équipe aligne les 11 mêmes joueurs qui remporteront le titre olympique à Los Angeles quelques semaines plus tard. Au terme d’un match extraordinaire, les Ucclois l’emportent 3-2 (photo 8).

Photo 8

Uccle organise un tournoi international de jeunes en 1960, un grand Festival de hockey -20 en 1967 qui réunit des centaines de participants, la Coupe d’Europe des Clubs Champions féminins en 1975 et la Coupe d’Europe des clubs champions masculins et féminins en 1981. Nous vous en reparlerons également plus tard.

Ce fut en 1976, durant les Jeux Olympiques d’été à Montréal, que les terrains synthétiques furent utilisés pour la première fois lors d’une grande compétition de hockey et peu à peu l’idée germe dans l’esprit de la Fédération Belge de susciter l’implantation de tels terrains qu’elle impose finalement aux clubs de division supérieure pour la saison 1988.

La première surface synthétique dédiée au hockey en Belgique est inaugurée à l’Orée en septembre 1980, avec des rencontres de gala entre le Royal Uccle Sport et les équipes nationales dames et messieurs de l’URSS.

A Uccle, pour la construction du terrain synthétique, les Pioneers sont sollicités mais aussi les donateurs historiques, ainsi que l’ensemble des membres qui achètent symboliquement des parts de terrain à 1000 francs belges (1000 parts furent vendues).

En novembre 1984, 7 associés, membres du club, constituent devant notaire, une société coopérative pour la construction, l’exploitation et la gestion des terrains de sport et d’équipements sportifs. Et cela dans la perspective de la construction du nouveau terrain (pour échapper notamment à la TVA).

Les dirigeants organisent la levée de fonds, contactent quelques gros annonceurs, et lancent une campagne, « Uccle New-Look », en insistant sur les excellents résultats de ses équipes fanion. Ces démarches attirent une douzaine de sponsors. Les conventions sont conclues pour une durée de 9 ans et pour un montant qui tourne en général autour de 500 000 Fb. Uccle Sport parvient à récolter en quelques mois 8,5 millions. Un « crédit pont » est obtenu à hauteur de 4 millions. Le terrain est inauguré pour la saison 85-86.